De la perception

Ce qui apparaît et vit par soi-même sur cette planète, ce qui est,
constitue ce que nous nommons « le monde environnant naturel »
(naturel par rapport aux constructions humaines).

Le monde naturel s’appréhende par les sens,
on parle alors de perception.
Au sein du monde naturel,
il y a ce que l’on voit avec les yeux,
comme la matière dense, solide, mais soumise au Temps,
subissant le flux (naissance et développement)
et le reflux (vieillissement ou usure et mort).
Et il y a, également, des "choses" ou phénomènes
que l’on ne peut pas voir ni toucher.
On parle alors de phénomènes sensibles, de l’ordre du subtil.
 
Par nos autres sens que la vue,
nous pouvons ressentir les phénomènes subtils.
Nous pouvons éprouver le monde,
et, par ce biais, le comprendre
(saisir le monde autrement que par la logique).
 
Il se trouve que notre précieux intellect ne capte pas directement
la Nature et ses événements, son fonctionnement.
L’intellect se révèle donc insensible (au monde naturel).
 
Les sensations physiques et les émotions, par contre,
peuvent capter les phénomènes subtils.
Ce sont donc nos fonctions motrice-instinctive et émotionnelle
qui perçoivent le monde naturel, sensible,
ce qui laisse en nous des impressions,
ce qui nourrit la pensée en lui ayant laissé un sentiment
(une impression générale).
 
Sans les impressions éprouvées directement,
l’intellect ne recevrait aucune donnée à compiler.
Et la pensée serait très limitée, voire inexistante.
 
L’intellect pourrait correspondre à un ordinateur intérieur.
Un ordinateur sans système d’exploitation ni programme
ne servirait à rien, ne pourrait pas être utilisé.
 
En bref, l’intellect ne capte pas les phénomènes subtils du monde.
Seuls le corps émotif capte les événements sensibles.
Nous ne pouvons pas nous fier à notre seul intellect.
L’état de la planète le démontre de façon suffisamment éloquente, non ?

Rappel :
 
La fonction motrice-instinctive est reliée directement au corps
(fonction non-pensante, illogique, aussi rationnelle qu’irrationnelle,
rattachée à la part reptilienne du cerveau triunique humain).
 
La fonction émotionnelle est à associer avec la psyché.
Il semblerait que ce soit par cette fonction, l’émotionnelle,
que les humains aient développé leur psychisme, dont l’acte de penser.
La fonction émotionnelle correspond à la partie mammalienne du cerveau triunique.
Nous savons que certains animaux, comme les dauphins, singes, chats et chiens,
sont capables de penser et d’entretenir des sentiments
(même s’ils ne pensent pas comme nous, humains).
 
Et enfin, le cortex (ou néocortex) s’est formé,
la troisième et récente partie du cerveau à s’être développée,
correspondant à la fonction intellectuelle, purement logique.
 

On peut ainsi aisément comprendre la relation, en chacun de nous-mêmes,
absolument opposée, mais pouvant devenir complémentaire,
entre la fonction motrice-instinctive, non-logique ou analogique,
et la fonction intellectuelle ne fonctionnant que par et grâce à la logique.
On peut dire que ces deux fonctions ne parlent pas du tout le même langage,
ne mangent pas la même nourriture, n’ont pas les mêmes visées existentielles, etc.
Si elles ne parviennent pas à fonctionner ensemble, en complémentarité,
elles deviennent les pires ennemies.
Conflits intérieurs incessants.
 

Il ressort une tâche particulière de la fonction émotionnelle
semblant consister à apaiser le corps animal, sauvage,
ainsi que la tête ne cessant de penser, calculer, compiler, construire…
La fonction émotionnelle apparaît ainsi tel un pivot central régulant les tête et corps.

Chaque individu est un, mais trois
(trois fonctions de l’être, trois élans distincts)
et encore, légion (tous les élans pouvant se subdiviser…)
 
Nous ne sommes donc pas à réduire uniquement à un intellect,
à une activité mentale, comme suggéré par le système.
Aux commandes du fonctionnement social,
l’intellect, insensible, nous mène droit à … l’extinction !
(C’est pourquoi il devient urgent de se reconnecter
avec nos autres fonctions de l’être).
 
Les ressentir en soi, les diverses fonctions majeures,
ce n’est pas compliqué, par exemple :
j’ai faim, j’ai envie de faire l’amour, je suis attiré par cette personne,
cela est élan moteur-instinctif (nourrir le corps et instinct sexuel).
Avant, je me suis énervé, maintenant je me sens plus calme, ça va, j’me sens bien,
cela est élan émotionnel (humeur, affect et vie intérieure ou psychisme).
Je me demande que faire, comment gagner plus d’argent, où construire un pont,
cela est élan intellectuel. Tout ce qu'on voit, villes, à la TV, sur le Net, etc.,
tout est produit de l'intellect. C'est trop, exagéré. Excès. Déséquilibres.

Un mais trois, trois en un.
Nos plus lointains ancêtres le sentaient-savaient.
 
Comment en est-on arrivé à réduire les êtres à leur seule activité mentale,
au point que les transhumanistes rêvent de machines à cerveau humain ?

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