La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 18 avril 2017

Ombre en quête



Une ombre, vautrée dans un pli du temps,
parvint à enrayer les incidents la concernant,
alors que s’accélérait l’inexorable mouvement,
ramenant les humains au commencement.

Elle attend, invisible aux regards boulimiques,
une attitude, un rêve ou une pensée magique ?
Ou peut-être, une ouverture, un déclic, un allié ?
De sûr, une opportunité de s’évader du bourbier.

S’échapper de la sphère technologique du central cerveau,
exalté par le courant d’idées frénétiques dénuées d’éthique,
espace où des vivant-morts prétentieux se font la nique,
au nom d’un pseudo plaisir mental aristo-mégalo.

Âmes corrompues, vicieuses, insatiables de vanités,
du temps et de la vie croient se jouer,
chevauchées par leurs démons intérieurs,
elles ne sentent pas Némésis leur dévorer le cœur.

Têtes dans des chariots à moteur, leurs pensées à la banque,
consommatrices-consumées, aux corps malmenés, en manque,
obnubilées par les armes mais dégoûtées par le terme « violence »,
craignent les conflits que leurs idéaux engendrent avec nonchalance.

Ombre, ramassée en un pli du temps,
s’est dégagée, désolidarisée, déresponsabilisée,
protégeant sa flamme, son micro-soleil,
de leurs voracités sans pareilles.

Ils s’enorgueillissent de se comparer à des prédateurs.
Mais a-t-on déjà vu un lion, un loup, un aigle ou un requin,
torturer pour tuer, détruire leur territoire pour quelques gains,
amasser pour amasser, en ne suscitant que désolation et malheur ?

Des mutants de l’enfer, ils sont,
sans remord ni compassion,
dépourvu de sensibilité,
avec pour seule mission de léser.

Ombre, recroquevillée en le pli du temps,
sauve son âme du jugement immanent.
Meurtrie, trahie, oubliée, délaissée,
tel est le prix pour un peu de liberté.





12 commentaires:

  1. Eric,
    C'est vrai que la torture ça dépasse tout entendement. Et pour quoi ?
    J'ai pas de réponse.
    Thierry

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    1. Pour quoi ?
      Le plaisir.
      Certains ont plaisir à voir, faire, souffrir autrui,
      et certains ont plaisir à rabaisser autrui, à les dévaloriser,
      et ainsi "jouir" du sentiment de supériorité...
      Pas d'autre réponse.
      Salut Thierry

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    2. Torture par plaisir ou inconscience , j'ai connu ....En fait j'écris çà car je viens de lire vos coms et çà m'a bien sur interpellé ...Comment ne pas dans ce cas comprendre ces Ombres se protégeant un max ...Beaucoup de douceur et de tendresse dans ton texte Eric merci j'ai aimé....Betty H

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    3. (je ne m'attendais pas à "douceur et tendresse")
      ;)
      Je vais rebondir sur un point, mais dans un com à part.
      Salut Betty H

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  2. Penser qu'on torture par inconscience m'apparaît comme une tentative d'excuser, de vouloir justifier des actes inexcusables,
    afin de parvenir à les... digérer, accepter ?
    Ce qui expliquerait que des déments aient tout pouvoirs,
    puisqu'on finit toujours par les excuser, les comprendre,
    supposer qu'ils n'en avaient pas l'intention,
    que ce sont de grands enfants, etc.
    Le plus invraisemblable, c'est qu'on finit toujours par excuser
    les pires actes, alors qu'on a tendance à s'acharner sur des actes qui,
    en comparaison, paraissent bénins.

    A force d'excuser les actes de certains,
    on en est là où on en est aujourd'hui...

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  3. J'insiste Eric , infliger de la violence morale peut être inconscient , c'est une pathologie , j'ai fuis , je le sais tu vas bondir , j'en suis sortie de cette expérience traumatisante , j'en suis sortie grandie car j'ai eu le dessus sur cette malveillance et douceur et tendresse ressentie par rapport aux Ombres qui en deviennent rayonnantes d'avoir combattu , affronté et victorieuse , c'est un état d'esprit que j'ai toujours gardé en moi , mais là il se trouve que je doive expliquer mes vues , je n'excuse en rien ce sale type mais je me suis concentrée sur moi ce qui à stoppé haine et amertume , je l'ai gommé .... A bientôt je pense Eric....Betty H

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    1. Rien à redire, ok pour la violence morale.
      C'est un cas particulier.
      Lynx, ci-dessous, resitue le débat.

      "douceur... ombres qui en deviennent rayonnantes..."
      Capté 5/5, Betty
      ;)

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  4. J'ai une lecture plus socio-politique (d'actualité)de ce beau poème.

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    1. Oui, Lynx, c'est une vue d'ensemble.
      Merci d'avoir recentré le débat.

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  5. Eric,
    Tu as tristement raison.
    Thierry

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  6. ...les mots ont du mal à sortir sur cet article, c'est la deuxième fois que je le lis et ....
    La torture, je pense comme toi qu'elle ne doit pas être excusée même si elle est "inconsciente" et je doute réellement qu'elle puisse être inconsciente. je n'ai pas vécu la torture mais une autre forme de torture mentale, je m'en suis sortie comme Betty, je pense qu'on parle un peu de la même chose, mais je ne peux pardonner même si je suis passée à autre chose. Je ne comprends pas qu'on puisse faire mal, volontairement ou involontairement, parce au bout d'un moment celui qui torture involontairement ne peut que s'en rendre compte et il devrait s’excuser, changer, agir différemment , quand tous les jours il voit qu'on souffre, non ?
    L'ombre cherche à s'évader du bourbier, ou à se faire toute petite pour que personne ne la remarque, c'est un cruel dilemme, le dilemme d'aujourd'hui, faire comme tout le monde pour souffrir le moins possible ou ne plus accepter de souffrir et s'ouvrir au grand jour quitte à se faire lyncher pour ses nouvelles idées qui en fait n'ont rien de nouveau, juste revenir à des idéaux, à des valeurs qui existaient avant, au commencement !
    Au final, les mots sont venus ...

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    1. Touché, Vi.
      Je pense comme toi concernant faire mal soi-disant involontairement,
      tu l'expliques clairement (je trouve).
      Quant à l'ombre, c'est cela son dilemme, oui.

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