La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 1 mai 2017

De la conscience

Le terme conscience apparait dans plusieurs textes de ce blog.
On pourrait se demander « qu’est-ce que la conscience ? Qu’entendre par conscience ? »

Cette notion de conscience est indéfinissable,
tout comme les notions d’âme et d’Esprit.
C’est à chacun de nous de se poser cette question ;
enfin, surtout, de l’identifier, la reconnaître, en soi-même,
sachant que tant la conscience que l’âme et l’esprit se sentent, par nos sens intérieurs.

Conceptualiser à ce sujet érige des murs de limitations,
et de possibles malentendus entraînant arguments et contre-arguments.
Tu crois que je suis atteint du mal hoquat (occidental), hein ?
Tu crois que je n’ai que des mots,
qu’il me faut trouver des mots pour définir
ce qui ne peut être coulé dans le moule des mots.

F. Herbert

Nous pouvons répertorier ce que n’est pas la conscience :
- elle n’est pas l’état dit « conscient », désignant l’opposé du sommeil ;
- elle n’est pas le mental, l’activité cérébrale, ni l’intellect, ni la pensée, ni la raison,
ni le surmoi, ni le sentiment, et encore moins le dialogue intérieur ruminant.
Une différence importante existe entre le conscient et la conscience.
Être conscient signifie se mobiliser, être attentif à ce qu’il se passe,
faire preuve de raison, être réveillé et à son affaire.
La conscience se trouve au-delà de ce comportement dit « de veille ».
La conscience peut se manifester même durant l'état de sommeil,
par exemple quand on se rend compte qu'on rêve, dans le rêve même.
La conscience permet de rester lucide dans ce monde comme en soi-même.
Par la conscience, chacun a la possibilité de se questionner et de recevoir des réponses.

Qu’est-ce qui permet, en nous-mêmes, de constater que l’on pense,
et même, de se rendre compte de nos erreurs de raisonnement par exemple ?

De façon métaphorique, il est dit dans le milieu psy, que :
l’inconscient est tel un océan immense et insondable de profondeur.
Le conscient (être conscient) est telle une île émergée sur cet océan.

Être conscient c’est rester vigilant à propos de ce qu’il se passe sur l’île.
Être conscient c’est savoir répondre à ses besoins fondamentaux
en sachant s’adapter à l’existence sur l’île, en la rendant confortable, plaisante.
Intelligence pratique, logique et constructive.
De se contenter d’être conscient nous cantonne aux seuls soucis, tangibles, de l’île.

L’activité mentale nous a permis de devenir les maîtres de l’île,
que nous savons maintenant exploiter (agriculture, manipulation de la matière,
des ressources naturelles, etc.) Cependant, le mental nous rend individualiste,
indifférent et irrespectueux des autres et de la Nature, au point de ravager la planète !
Effet pervers de l’intellect créant un décalage entre soi et la Réalité-en-mouvement.

C’est par la conscience qu’on en vient à comprendre que l’île n’est qu’un minuscule bout de terre,
fragile, se trouvant sur un immense océan mystérieux, sous un ciel non moins mystérieux…
La conscience, dans cette métaphore de l’île, englobe toutes les facultés, et plus encore.
De l’intérieur, elle permet de capter le fonctionnement de l’île,
comme l’harmonie entre toutes les formes de vie, minérales, végétales et animales.

La conscience me semble indissociable de la notion d’Intelligence.

L’Intelligence ne résulte pas du seul quotient intellectuel (Q.I.) puisque le quotient émotionnel
(Q.E.) est tout aussi déterminant (notamment pour l’adaptation au milieu).
Et il ressort de ce propos que l’Intelligence résulte également du niveau de conscience.
Peut-être en viendrons-nous, un jour, à concevoir une échelle pour déterminer
un « quotient de conscience » (Q.C.) ?

En écoutant sa conscience, l’intellect ne devient qu’une fonction qu'il nous faut maîtriser
au même titre que le sentiment, la sensation et l’instinct.

En résumé : conscience, Intelligence, Raison sensible (dite aussi, raison supérieure,
se fiant à l’écoute de tous nos signaux, physique (perceptif, instinctif, émotionnel)
et intérieur (les ressentis), Esprit (à distinguer de la seule activité mentale).

La conscience est « ce qui sent-sait » en nous-mêmes.
(…) (saisir) tout le champ de leur conscience, lequel est celui où fonctionne la pensée
et où existe l’ensemble des rapports et des relations. Mobiles, intentions, désirs, plaisirs, craintes, inspirations, espérances, espoirs, douleurs, joies : tout est dans ce champ.
(…)
Est-il possible à un cerveau qui a mis en pièces la structure de sa pensée
de percevoir le champ total de la conscience ?
Nous est-il possible d’appréhender tout notre état de conscience, complètement, absolument, c’est-à-dire de devenir des êtres humains achevés ?

J. Krishnamurti

Pour moi, un « être-source » (cf. le blouf nous bouffe) désigne notamment
une personnalité à l’écoute de sa conscience.

Comment se fait-il que de nombreuses personnes paraissent
ne pas être connectées avec leur conscience ?
Au moins deux raisons, je relève :
1) En nous, il y a beaucoup de "voix" émanant notamment du surmoi.
Il s’agit impérativement de distinguer ce qui s’exprime en nous-mêmes.
L’une de ses "voix" vibre toujours juste, de façon sensée et intuitive,
voire même clairvoyante. 
2) Notre relation avec l’extérieur, notamment au travers des lois, de la société,
brouille notre connexion intérieure.
Nos machines "intelligentes", comme les smartphones (en cas d’utilisation excessive),
tendent à brouiller cette relation.
Les croyances et certitudes dressent des murs insonorisant en soi-même.
Plus on s’accroche à des idées, à des théories, des dogmes, aux certitudes scientifiques,
à « je ne crois que ce que je vois et peux calculer, manipuler »,
moins on écoute sa conscience.
Parasitages.
Le plus souvent, on ne parvient pas à croire ou on ne considère pas suffisamment
les "messages" de la conscience, pour agir selon le conformément reconnu.
Par exemple, des personnes croient les promesses des politiciens,
alors que dans les faits, on voit bien le résultat…
Des personnes qui demandent constamment conseil pour agir, et qui obéissent,
n’écoutent pas leur conscience.
Dans le cadre de l’expérience Milgram, les personnes, minoritaires,
qui ont refusé de poursuivre les tests,
lorsqu’elles estimèrent dangereux la décharge électrique,
ont écouté leur conscience. Par la conscience, empathie.
Grâce à l'empathie, développement, élargissement, de la conscience.
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Liens
* Obéissance Milgram
* Conscience et attention (à la fin, le "surmoi", une notion psychanalytique, est brièvement expliqué)
 
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2 commentaires:

  1. Eric,
    Con sciant la branche sur la quelle il est.
    Désolé je n'ai pas mieux, ni pire.
    Thierry

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    Réponses
    1. :))
      Te v'là désolé pour rien,
      ça me parle !
      A + Thierry

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