La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mercredi 31 mai 2017

Magie honnie

La magie est reconnue implicitement par la science quantique

Je retiens deux choses du peu que je comprends de la science quantique :
1) Un phénomène se produit d’une façon ou d’une autre selon s’il y a un observateur.
2) Un phénomène déroule une part de prévisible, déterminable,
et une part d’imprévisible, indéterminable.
Plutôt que de voir le monde en Mal ou Bien,
ce qui embrouille l’esprit, rendant tout confus
– puisqu’en pensant au bien on peut répandre le mal,
et en ce qui apparaît de prime abord mal peut se révéler du bon –,
nous pouvons considérer le monde comme à la fois mystérieux et à la fois calculable.

Au Mystère peuvent être reliés le hasard, la Providence, l'imprévisible,
les malchance et chance, les miracles et la magie.


Un peu d’histoire pour cerner la cause de la scission entre l'intangible et le tangible


Dernièrement, j’ai établi un bref résumé sur les religions
duquel ressortait trois religions majeures de base, originelles :
le Védisme (en Orient), le Judaïsme (au Moyen-Orient et Occident)
et, ce qui a inspiré les précédentes : l’animisme (partout dans le monde).
Commentaire :
En Asie, les humains n’y sont ni pires ni meilleurs qu’en Occident.
Par rapport au mode de vie (général), y a des trucs mieux
et y a des trucs moins bien.
Par exemple : ce qui m’a surpris et plu consiste en la capacité des asiatiques
de concilier le matérialisme avec la spiritualité ; ils sont aussi épris que nous
de voitures et smartphones mais cela ne les empêche pas de se sentir reliés
au Grand Tout, au Mystère.
Leurs esprits parviennent à appréhender et à considérer ces deux aspects opposés
pouvant être symbolisés par ce qui apparaît de jour et ce qui agit de nuit,
ou encore par ce qui se calcule et ce qui est senti, etc.

L’animisme semble être la plus ancienne façon de se sentir relié  au monde.

Le judaïsme et ses dérivés, dont le catholicisme,
reposent sur la part déterminable des phénomènes. 
 
Les "saintes" Écritures n’ont cessé d’être revus, corrigés, censurés, réinterprétés…,
se révélant source de guerres interminables, et moyen d’entraver la population crédule.

L’animisme est manière de se connecter à la part imprévisible des phénomènes.

Le bon côté de l’animisme consiste en l’humilité
que cette approche du monde suscite en l’humain.
L’animiste craint les esprits.
Cette crainte face au Mystère de la vie/mort,
et aussi face à la Nature, avec par exemple l’esprit de la forêt,
cette crainte rend modeste et respectueux. Sens du sacré.
Ce regard sur le monde rappelle à l’humain, à chacun, qu'il est petit et éphémère.




En Occident, la religion officielle, durant près de deux mille ans,
a détourné cette crainte pour la diriger vers un prétendu Dieu barbu,
qu’il a fallu vénérer, en obéissant à de prétentieux représentants de dieu…
Puis, la science a pris les commandes, au service de l’industrie ;
se croyant maintenant toute-puissante, la science (officielle) ne craint rien,
réduisant tout à du calculable-modélisable, rentable.

Voici quelques extraits puisés dans Wikipédia du Net sous « magie (surnaturel) ».
À part pour les titres, les mises en caractères gras sont de mon fait :
Dans de nombreuses cultures, les moyens mis en œuvre par la magie en tant que science occulte s’opposent aux religions établies ainsi qu'aux raisonnements scientifiques.
Les évolutions des connaissances scientifiques, qui donnent des explications
aux phénomènes comme la foudre, les mouvements des planètes,
ou les réactions chimiques, se sont progressivement opposés
à la croyance en la magie
.
 
Étymologie :
(…) Le mot maguš, « mage » en vieux-perse, est visible pour la première fois
sur une inscription gravée en 515 av. J.-C. à Béhistoun (…)
En perse, mag signifie « science, sagesse ». (…)
 
La magie dans le christianisme :
L'Ancien Testament rejette les pratiques magiques :
« Tu ne laisseras pas vivre la sorcière » (Exode, XXII, 18).
« Vous donc, n'écoutez ni vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos augures,
ni vos magiciens » (Jérémie, XXVII, 9).
La magie est assimilée aux sacrifices d'enfants par le feu, à la sorcellerie,
à la nécromancie, et attribuée aux étrangers, Égyptiens, (...)
Dans le christianisme, la magie a mauvaise réputation.
Les gouvernements, de 311 à 361, ont prohibé la magie, l'haruspicine (l'interrogation
des entrailles des victimes sacrificielles en vue de la divination), les cultes syriens.
Constantin, en 321, punit la simple connaissance de la magie, même sans pratique.
Saint Justin (Dialogue contre Tryphon), Ambroise, saint Augustin (de la doctrine chrétienne), les théologiens condamnent, en ne distinguant pas la magie des autres sciences occultes
et en y voyant un culte des démons ou une hérésie.
L'Église aussi se montre sévère. Le Décret de Gratien, rédigé aux alentours de 1140
et qui rassemble plus de 3800 textes, contient quantité de condamnations.
Selon l'Apocalypse les magiciens sont excommuniés de facto ;
ils n'ont pas accès à la vie éternelle, et vont directement en enfer.
 
Histoire occidentale :
La magie est contrôlée politiquement, elle menace l'autorité.
À Rome, la Loi des douze tables (450 av. J.-C.) sanctionne quantité d'opérations magiques,
en particulier contre les terres d'autrui. L'empereur romain Constant Ier, en 341,
interdit la magie, sous peine capitale. L'Église s'inquiète plutôt de paganisme,
hérésie, concurrence à la création divine : le concile de Laodicée (Laodicæa ad Lycum),
vers 364, dans son 36e canon, interdit aux prêtres de s’occuper de magie et de sorcellerie.
L'Église distingue les arts magiques et la magie lors du concile d'Ancyre, en 314.
Le Moyen Âge vit sur cette définition confuse du magicien par Isidore de Séville
vers 630 : « Les magiciens (magi) sont ceux qu’on désigne vulgairement sous le nom de "malfaisants" (malefici) à cause de l'ampleur de leurs méfaits. Ils perturbent les éléments, troublent l’esprit des hommes, et, sans absorption d’aucune potion, seulement par la violence de leurs incantations, ils tuent. Ils osent tourmenter grâce aux démons qu’ils ont invoqués, pour que n’importe qui anéantisse ses ennemis par ces arts mauvais. Ils utilisent même du sang et des victimes et touchent souvent au corps des morts. »
Le 4e concile de Tolède, présidé par Isidore de Séville en 633, distingue quand même
les magiciens des devins (aruspices, arioli, augures, sortilegi).
Il faudra beaucoup d'efforts, attendre le XVIe siècle pour séparer la magie
non seulement des autres arts occultes (comme la divination),
mais encore de la sorcellerie, de l'hérésie, du paganisme, de la nécromancie.
La confusion des mots s'accompagne d'une terrible répression, de censure, d'Inquisition.
En 343-381, le synode de Laodicée exige que « les membres du haut clergé
et du bas clergé ne soient pas des magiciens, des enchanteurs ou des faiseurs d'horoscopes
ou des astrologues et qu'ils ne fabriquent pas ce que l'on appelle des amulettes,
qui sont des entraves à leur propre âme. »
Dès 438, le code théodosien interdit magie, divination.
En 506, le concile d'Agde condamne les enchanteurs (les magiciens),
mais il distingue la magie de la religion et il énumère ce qui relève de la magie :
les incantations, les phylactères, les maléfices, les prodiges.
Le concile de Rome, en 721, interdit les incantations (incantationes).
En France, par édit royal de 1682, sous Louis XIV, la notion de sorcier ou magicien est supprimée : désormais l'État ne reconnaît plus que des charlatans, des imposteurs, ou des imaginatifs, des fous. ( !!!)
Merci à Louis XIV et son gouvernement pour cet édit royalement stratégique.


Que dire concernant la magie ?

La magie s’inspire de, et agit sur, le vivant, l’âme (sans âme, pas d'esprit).

L’âme est ce qui anime la matière notamment notre corps.
Un corps est mouvements permanents,
mouvements se déroulant sur plusieurs niveaux et rythmes différents ;
et y évolue également, dans et sur notre corps, un autre monde : la vie microscopique.

L’âme pulse de vie, de mouvements multidimensionnels ;
l’âme est Mystère.


L’intellect traite les données de la matière sans tenir compte de l’âme,
comme, par exemple, pour manipuler un lapin ou un rat de laboratoire tel un bout de plastique,
comme s’ils étaient dénués de vie propre et donc, d’une âme et d’un esprit.
Indifférence et insensibilité de la souffrance infligée et, pire, face au vivant.




L’animisme (comme le polythéisme) reconnaît une âme à toute forme de vie,
même à une montagne par exemple.

L’esprit calculateur, l’activité mentale, n’a aucune considération pour l’âme,
qui ne représente pour sa compréhension qu’une notion immatérielle,
non contrôlable et imprévisible ; c’est pourquoi, en calculant, on en arrive à porter atteinte
à son environnement nourricier ainsi qu’aux autres formes de vie, d’intelligence.

Pour le dire autrement,
notre esprit est à la fois insensible (notamment aux autres formes de vie)
et à la fois il est sensible, capable de compassion…

Depuis plus de deux mille ans, on nous oblige à ne développer
que la part rationnelle de l’esprit, l’insensible constructeur.
Mot d’ordre : financer son confort et prévoir la retraite.
L’autre part de notre esprit est jugée mauvaise, faible, négative, fantaisiste.

Nous en sommes arrivés à un tel point que
le calcul est en train de gommer la part magique des événements, soit : l’animé, le vivant !

Tiens, comme c’est bizarre que l’animisme soit si mal considéré…

Et le monde se meurt,
pendant que nous inventons le super méga ordinateur
et de monstrueuses machines soi-disant "intelligentes"
programmées pour détruire le vivant plus rapidement,
sous l’œil des satellites et des experts en calcul,
sans une once de remord face aux images indéniables de leurs méfaits.
Irresponsabilité et inconséquence.

Magie vs machine-à-calcul,
pour tout contrôler et pour maintenir leurs prérogatives.

Ce conflit se déroule en chacun de nous : entre la part rationnelle
et la part sensible de nos petits esprits cupides et suffisants.
En chacun, il y a du magique et le reste ;
reste constitué d’idées, de gestes et pensées mécanico-automatiques.

Plus il y a Dieu, plus il y a diable, a écrit F. Herbert.
Plus il y a calcul, plus s’impose l’imprévisible, suis-je enclin à penser.

Nier ou rejeter la magie équivaut à oblitérer la sensibilité,
à censurer l’imagination créative,
et à nous dissocier de l’instinct et de l'émotion soit, de notre animalité ;
c’est-à-dire à se scinder d’une part non négligeable de notre personne,
ce qui signifie que nous perdons quelque chose de nos facultés.

Je cite C. G. Jung (extrait tiré du récent « Livre rouge ») :
« (…) Le christianisme a réprimé l’élément animal. (…)
Ils oublièrent une chose
(C. G. Jung évoque la mémoire des morts qui tombèrent
entre les mains du pouvoir, brisés par la violence et non par eux-mêmes)
:
ils ne vécurent pas leur animal.
L’animal ne se révolte pas contre son espèce.
Regarde les animaux : comme ils sont justes, comme ils sont honnêtes,
comme ils sont fidèles à la terre qui les porte,
comme ils reviennent sur leurs parcours habituels,
comme ils prennent soin de leurs petits,
comme ils vont ensemble chercher leur nourriture
et comme ils s’attirent mutuellement vers la source.
Il n’en est pas un qui dissimule l’excédent de son butin
et laisse ses frères mourir de faim.
Il n’en est pas un qui soumette de force sa propre espèce à sa volonté.
Il n’en est pas un qui s’imagine être un éléphant alors qu’il est un moucheron.
L’animal vit avec honnêteté et fidélité la vie de son espèce
et rien de plus et rien de moins.
Celui, quel qu’il soit, qui ne vit pas son animal
ne peut faire autrement que de traiter son frère comme un animal
. (…) »


Que savons-nous de la magie ?

Pour appréhender la magie, il s’agit de lâcher-prise,
de taire les incessants discours intérieurs,
et de plonger au plus profond de soi,
de traverser l’océan intérieur chaotique,
en osant faire face à son(es) démon intérieur,
pour enfin découvrir son espace vierge, pur,
où Mal et Bien s’unissent ;
là où se love l’enfant intérieur, l'innocent.
Là, se trouve la source de tout ;
là, agit la magie, le miraculeux.
De là se déroule notre Voie.




La magie est vibrations, ondes, mouvements, miracles,
et cela permet d’embrasser le monde naturel, son rythme, ses cycles et courants.
Il s’agit de s’abandonner et d'interagir avec ce qui se passe…

La magie est tout ce qui a échappé à notre conditionnement,
ce qui n’est pas balisé par notre éducation ni tracé par d’autres volontés,
tout ce qui ne peut pas être formaté, étiqueté, modélisé.

La magie amène à lire  les nuages, les étoiles, les symboles, les signes.

La magie c’est Aimer  Terre, la Nature ainsi que toutes formes de vie,
observer en s'observant, écouter et s’écouter, voir et sentir, unir, relier,
réagir et agir au service de cet Amour vivifiant et inconditionnel.


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6 commentaires:

  1. J'aime la définition de ta magie ! Si la magie c'est aimer la nature, la terre et la vie, alors oui, j'aime la magie. parce que sinon, je n'aime pas la magie spectacle qui m'ennuie. ;)
    Lorsque je me promène il y a de la magie partout en effet ! Rien n'est calculé et c'est ça que j'aime !

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    1. Ce que tu écris, Vi, c'est ce que je ressens dans tes photos (j'suis pas particulièrement passionné de photos) : ton regard (que je ressens comme étant enchanté), ce que tu captes et croques durant tes balades, même dans les vieilles bâtisses...
      ;)

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    2. Quand je regarde mes photos, c'est toujours plus beau que la réalité mais c'est ce que j'y ai vu à un moment lors d'un regard, c'est éphémère, ça se renouvelle sans cesse, il y a de la magie et des surprises à chacune de mes balades. L'autre jour, ma Grande se demandait bien pourquoi tout à coup je stoppais et je regardais derrière moi, c'est ce que je fais souvent juste pour voir d'un autre angle, parfois je suis surprise! ;)

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    3. "... pour voir d'un autre angle..."
      On devrait s'efforcer de le faire en toute occasion, durant notre existence.
      ;)

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  2. Eric,
    Un article magique, qui redonne du sens profond à un mot éculé.
    Cette émission est un peu (quelque part) en lien (enfin moi et mes associations d'idées...) :
    http://www.madameoumadame.com/index.php?article26/s1e23-invitee-lucile-devlaeminck-reboutage-pour-les-animaux
    @+
    Thierry

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    1. Ouille, c'est long, j'irai écouter plus tard
      A + Thierry

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