La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 17 novembre 2017

Anarchie, au sommet

On imagine que l’anarchie soit provoquée par des zonards,
dans des ruines où déambuleraient des zombies,
des punks et skins, en une ambiance « no future »
et une atmosphère post-apocalyptique décadente, etc. ;
mais avez-vous seulement pensé qu’il se pourrait que l’anarchie se propage déjà,
là où l’on s’y attendrait le moins et d’une façon inimaginable :
dans les hautes sphères de la société ?


Dérèglement bancaire, lois commerciales édictées par des multinationales,
vaccins inutiles obligatoires, pesticides ravageurs obligatoires,
nanoparticules dans les aliments de bébé dont personne ne connaît les effets,
accuser et arrêter les alerteurs de conscience et les opposants,
destruction des derniers bouts de forêts et des animaux sauvages,
les nantis échappant aux impôts pendant que les pauvres raquent davantage, etc.

Pensez-vous vraiment que les gouvernements contrôlent ce qu’il se passe ?


Sans la, sûrement, aimable autorisation de Tmor :




Je laisse la parole à Bernard Minier, écrivain,
en recopiant des extraits tirés de son thriller « Glacé ».

En introduction et pour poser le cadre, voici le regard de B. Minier sur les gens :
Les gens sont des icebergs.
Sous la surface gît une énorme masse de non-dits, de douleurs et de secrets.
Personne n’est vraiment ce qu’il paraît.

Notre mode de vie confortable, balisé et sécurisé,
cause une diminution de notre niveau d’intelligence !
J’ai entendu cette info à la radio, non pas le phénomène des illettrés,
de plus en plus nombreux depuis une quinzaine d’années, non ;
il a été estimé que la moyenne générale de l’intelligence (Q.I.)
des gens instruits serait en baisse depuis ces dernières années
.

Voici ce qu’en pense (l’un des personnages de) B. Minier :
D’un côté des (gens) dont l’intelligence et la volonté
se sont affaiblies dans le bien-être et l’absence de danger,
et dont l’égoïsme et l’indifférence se sont accrus.
 
De l’autre, des prédateurs qui leur rappellent la vieille leçon : celle de la peur.
(…)
Wells estimait que l’affaiblissement de l’intelligence est une conséquence
naturelle de la…
disparition du danger.
Qu’un animal en parfaite harmonie avec son milieu n’est qu’un pur mécanisme.
La nature ne fait appel à l’intelligence que si l’habitude et l’instinct ne suffisent pas.
L’intelligence ne se développe que là où il y a changement – et là où il y a danger.

La cible des multinationales en matière de consommation
vise les jeunes gens avant tout :
Ces jeunes, on leur vendait du rêve et du mensonge à longueur de journée.
On les leur vendait : on ne les leur donnait pas.
Des marchands cyniques avaient fait de l’insatisfaction adolescente
leur fonds de commerce.
Médiocrité, pornographie, violence, mensonge, haine, alcool, drogue,
– tout était à vendre dans les vitrines clinquantes
de la société de consommation de masse,
et les jeunes offraient une cible de choix.

Quelques chiffres pour se rendre compte de l’ampleur des multinationales,
et de leur fonctionnement tout puissant. Rien ne peut plus les arrêter :
Il n’y a pas si longtemps, lors d’un forum entre milliardaires à Davos,
notre homme a fait sienne la définition de la mondialisation de Percy Barnevik,
l’ancien président suédois d’ABB : « Je définis la mondialisation comme la liberté
pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut,
pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut,
et en ayant à supporter le moins de contraintes possible
en matière de droit du travail et de conventions sociales.
»
Ce qui est le credo de la plupart des dirigeants de multinationale.
 
Pour comprendre les pressions de plus en plus fortes qu’elles exercent sur les États,
il faut savoir qu’il y avait au début des années 1980
environ 7'000 multinationales dans le monde,
qu’elles étaient 37'000 en 1990 et plus de 70'000 contrôlant 800'000 filiales
et 70 % des flux commerciaux quinze ans plus tard.
Et ce mouvement ne cesse de s’accélérer.
Résultat, il ne s’est jamais créé autant de richesses
et ces richesses n’ont jamais été aussi inégalement réparties
(…)
Il a réussi à doubler les bénéfices de la branche en cinq ans. Comment ?
En développant un véritable "art" de la sous-traitance.
Les chaussures, les T-shirts, (…) étaient fabriqués en Inde, (…)
par des femmes et des enfants. (…) les accords ont été modifiés sur place.
Désormais, pour obtenir la licence de fabrication,
le fournisseur doit remplir des conditions draconiennes :
pas de grèves, une qualité irréprochable et des coûts de production si bas
qu’il ne peut verser à ses ouvriers que des salaires de misère.
Et pour maintenir la pression, la licence est révisée chaque mois.
Un truc déjà utilisé par la concurrence.
Depuis le début de cette politique, la branche n’a jamais été aussi prospère.

Quant aux impôts, seuls les moins riches en paient (!), voici quelques unes de leurs combines :
- (un richissime) a payé moins d’impôts en 2008
que le boulanger en bas de chez moi.
- Comment ça ?
- Très simple : il a les meilleurs avocats fiscalistes. Et ils connaissent par cœur
chacune des 486 niches fiscales qui existent dans ce merveilleux pays,
essentiellement sous forme de crédits d’impôt.
La principale étant évidemment celle d’outre-mer.
En gros, les investissements effectués outre-mer permettent des réductions d’impôt
allant jusqu’à 60 % dans le secteur industriel et même 70 % pour la rénovation
d’hôtels et les bateaux de plaisance.
En plus, il n’y a pas de limites aux montants des investissements
et donc pas de plafonds pour les réductions. (…)
Si on ajoute à ça des crédits d’impôt au titre de conventions internationales
qui évitent la double imposition, l’achat d’œuvres d’art
et tout un tas d’emprunts pour racheter des actions de son propre groupe,
plus besoin d’aller se planquer en Suisse ou aux Caïmans.
(…)
(…) le mot d’ordre des institutions financières internationales comme le FMI
et des gouvernements était de « créer un environnement propice à l’investissement », autrement dit de déplacer la charge fiscale des plus riches vers les classes moyennes.
Ou, comme l’avait cyniquement déclaré une milliardaire américaine emprisonnée
pour fraude fiscale : « Only little people pay taxes. »

Système judiciaire et polices débordés, soyons réalistes,
nous sommes dépassés par les événements :
(…) dans la pratique, la police ne se souciait guère de faire respecter
ce genre d’obligations.
Pour une raison évidente : il y avait désormais trop de criminels,
trop de contrôles judiciaires,
trop de procédures, trop de peines prononcées pour les appliquer toutes.
Cent mille condamnés à de la prison ferme étaient en liberté,
attendant leur tour de purger leur peine
ou ayant choisi de prendre la poudre d’escampette à la sortie du tribunal,
en sachant qu’il y avait peu de risques pour que l’Etat français
consacre de l’argent et des hommes à leur recherche (…)

Concernant les droits fondamentaux des individus et de la protection de la société,
un vrai casse-tête que se renvoient tribunaux et psychiatres,
le tout enrobé de leurre :
Les tribunaux nous demandent de résoudre à leur place un dilemme moral
qu’en vérité personne n’est capable de trancher :
comment être sûr que les dispositions prises à l’égard de tel ou tel individu dangereux
répondent aux nécessités qu’impose la protection de la société
sans porter atteinte aux droits fondamentaux de cet individu ?
Personne n’a la réponse à cette question.
Aussi, les tribunaux font-ils semblant de croire
que les expertises psychiatriques sont fiables.
Ça ne trompe personne, bien entendu.
Mais ça permet de faire tourner la machine judiciaire perpétuellement menacée
d’engorgement tout en donnant l’illusion que les juges sont des gens sages
et que leurs décisions sont prises en connaissance de cause
– ce qui, soit dit en passant, est le plus grand de tous les mensonges
sur lesquels nos sociétés démocratiques sont fondées.

Comment devenir, être et rester un honnête citoyen ?
- Comment fait-on pour être flic de nos jours ?
Quand la corruption est générale,
quand tout le monde ne pense qu’à s’en mettre plein les poches ?

Comment fait-on la part des choses ?
Est-ce que ça n’est pas devenu terriblement compliqué ?
- Oh non, c’est très simple au contraire.
Il y a deux sortes de gens : les salauds et les autres.
Et tout le monde doit choisir son camp.
Si vous ne le faites pas, c’est que vous êtes déjà dans celui des salauds.

________________________________________

10 commentaires:

  1. Salut Eric,
    juste un peu de musique :)
    https://www.youtube.com/watch?v=hPpdJEMRGwE
    Salut !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. :))
      trop ouf le gars !!
      :))
      ♫ ♪ j'en ai rien à foutre ♫ ♪
      Salut Cres, merci ♫ ♪

      Supprimer
  2. Apero rock and troll
    https://www.youtube.com/watch?v=stHRnMQt_fw
    On se la bouge :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le rock, comme la musique électro et le rap, au bout d'un moment,
      ça me gave. Mais ce morceau, musicalement, c'est du bon !
      A + Cres-qui-s'bouge, comme un troll ?
      :))

      Supprimer
  3. Eric,
    Ravi d'avoir participé à cette réflexion. Le début de l'article me rappelle l'ambiance de INS / MV (http://www.legrog.org/jeux/in-nomine-satanis-magna-veritas), puis ça part ailleurS. Minier que j'ai découvert grâce à toi. Au coeur de l'humainté et de ses zones (très vastes) de contradictions, avec ou sans règles.
    Thierry

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aimable, donc. Merci Thierry, il va bien ici, je trouve,
      et comme ça tu le découvres ailleurs, sur un autre support...

      Doit être prenant ce jeu. J'évite les jeux afin de ne pas passer trop de temps sur le Net, derrière un écran.
      A toute

      Supprimer
  4. Je pense ne pas faire partie du clan des salauds. :D
    Mais c'est tout à fait lucide de penser que c'est d'en haut que vient l'narchie. Mais la peur revient aussi. On se sent de plus en plus menacé. Les qI vont donc bientôt remonter. Enfon j'espère. ..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Coucou Virevolte
      "Mais la peur revient... on se sent de plus en plus menacé"
      Oui, je ressens cela aussi.
      Par contre, la peur ne fait pas remonter les Q.I.

      Ce sont le danger, les obstacles et les contrariétés,
      qui, pour les dépasser, nous demandent de mobiliser l'intelligence.

      La peur, soit nous fait réagir instinctivement (instinct de survie),
      soit elle nous paralyse. Je veux dire que la peur n'est pas un stimulant, mais plutôt un indicateur (d'un danger).

      Supprimer
  5. Et donc s'il y a danger il y a réaction, chacun la sienne, espérons que cela ne sera pas la paralysie mais bien l'action et l'intelligence pour se sortir de là ! ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'vois ce qu'tu veux dire (me semble-t-il).
      "L'action et l'intelligence" : il y en a qui se mobilisent,
      par exemple les personnes qui vivent de façon "alternative"
      (terme utilisé notamment sur le site Reporterre)
      est une manière de réagir contre la toute-puissance des lobbies...
      ;)

      Supprimer