La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 4 novembre 2017

Se reconnaître entre humains

Il existe deux types majeurs d’individus :
l’humain mécanique et l’humain imprévisible.




L’humain-machine ne réfléchit que selon des schémas préétablis,
comme on lui a appris à le faire, en suivant des canevas :
2 + 2 = 4. (Point = pas d’autre possibilité).

L’humain imprévisible réfléchit de façon large,
en s’efforçant de prendre du recul sur lui-même.
Il cherche à dépasser les raisonnements standards, convenus,
tout en maintenant une continuité en lui-même.
Il sait qu’il ne sait pas. Il s’écoute et observe,
se demandant combien 2 et 2 donneront ?

L’humain mécanique est balloté par les événements.
À la suite d’événements accidentels ou contrariants,
il ne réfléchit qu’à la meilleure façon de s’en sortir,
sans chercher à comprendre ni à résoudre quoi que ce soit.
Il ne se soucie pas des autres, de l’ensemble :
de la communauté comme de l’environnement naturel.

L’humain digne de ce nom se préoccupe autant de lui-même
que de l’ensemble, de la Terre et de toutes ses formes de vie.
Il vibre en harmonie avec l’ensemble.
Intérieurement, il se renforce,
en apprenant à se connaître,
ce qui le solidifie pour faire face à l’accidentel.

L’humain-automate, n’écoutant pas son intériorité, sa conscience,
ne fonctionne qu’en se référant aux autorités, lois, interdits et devoirs,
qu’il n’hésitera pas à contourner pour ses intérêts égotiques.
En se référant au système, il triche, un peu, beaucoup…

L’humain-humain s’écoute.
Il a le sens du juste et de l’équilibre,
du dosage et de la mesure.
Il n’a pas besoin d’obéir à des règles et obligations,
car il est éthique et responsable, pleinement.

Hors son champ d’actions et mouvements répétitifs,
l’humain mécanico-automatique est incapable d’initiative.
Au moindre imprévu, le voilà perdu, fasciné ou paniqué,
tapant du pied, avant de demander conseil à ses cadres supérieurs.

L’humain pensant par lui-même est capable d’initiative.
Son émotion le guide, sans le dominer.
Son intellect raisonne, sur commande.
Il suit son intuition.

L’humain mécanisé craint le sentiment.
Selon lui, la sensibilité est faiblesse.
Durant son existence, il joue la comédie des émotions et sentiments.
Sa vie extérieure repose sur le paraître, voulant imiter les riches.
Sa vie intérieure étant creuse, restée à l’état embryonnaire,
il la remplit de comptes, bénéfices, conquêtes,
en déniant les zones d’ombre.

L’humain en conscience est sensible,
ce qui aiguise son sens de la morale, de la responsabilité, etc.
Des antennes lui poussent, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Il ressent-comprend les choses,
que l’intellect doit être contrôlé, au même titre que l’instinct.
Il est en devenir et aime apprendre.
Écoutant sa conscience,
il développe des facultés supérieures,
autant émotionnelles que raisonnées.
Une volonté non égotique commence à agir.

L’humain-robot, une fois atteint l’âge adulte,
ne progresse plus, gardant les mêmes idées, croyances,
superstitions, peurs, complexes et réticences, jusqu’à son décès.
Il avale des données, qu’il apprend par cœur, afin de savoir les répéter.
Imbu de lui-même, en cas de contrariété et/ou de confrontation avec autrui,
son état d’esprit passe en mode « anéantissement de l’adversaire ».
Il utilise son intellect pour le confort et les plaisirs du corps,
qu’il méprise pourtant.
Désirs et volonté mécaniques. Idéaux délirants de grandeur.
L’érudit presque-humain est obnubilé par le contrôle, des autres,
et sa sécurité.

L’humain sensible a également besoin d’ordre et de sécurité,
mais de façon tempérée et réaliste.
En cas de contrariété, il est capable de prendre sur lui ;
et en cas de confrontation avec autrui,
son état d’esprit passe en mode « négociation »,
afin que chacun reparte autant satisfait que se peut.

L’humain-machine stagne,
de vouloir vivre un éternel passé doré,
dont il recouvre le présent de couches superposables,
enchanté qu’il est des leurres-progrès technologiques à la mode,
modes qui reviennent de façon cyclique, toujours les mêmes, en plus rapide et tactile.
L’humain-machine aime le pareil, mais en mieux, plus sophistiqué.
Il vise le moindre effort, le "tout-cuit-servi" par des esclaves,
en dépensant son énergie à paraître important et civilisé.
La vitesse le grise, comme le vin, les drogues et les fantasmes sexuels.
Pour le reste, sa légende personnelle se monnaie à la Bourse.

L’humain en conscience stagne également,
pris qu’il est dans un système qui l’étouffe, le pressurise,
entouré qu’il est par des humano-mécaniciens ne faisant
que construire des machines à leur image,
ce qui est leur affaire ou plutôt, leur miroir ;
sauf qu'ils ne font, dans les faits, que détruire,
anéantir toute flamme de vie, de fantaisie, de joie, de légèreté.
L’humain en conscience souffre de cette situation,
comme de ses propres insuffisances et impuissance.


Combien d’humains-machines en ce monde ?

Combien d’humains sensés
(autant par leurs discours que par leurs actes et mode de vie) ?

Les machines ne sont pas dangereuses en elles-mêmes,
ce ne sont que des machines.

Ceux qui les fabriquent et les programment sont dangereux.

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2 commentaires:

  1. Eric,
    Très intéressant cette dicothomie. Et dire qu'on passe parfois d'un état à l'autre sans le savoir, sans s'en rendre compte...
    Bon dimanche.

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  2. Un imprévisible se cacherait-il sous ce pseudo ?
    Je t'ai repéré. Mains en l'air, le sensible !

    Pertinent : "et dire qu'on passe parfois d'un état à l'autre sans le savoir,
    sans s'en rendre compte"
    Merci Thierry (d'être qui tu es)

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