La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 4 février 2018

Moi-je et l'autre

Distinguer le « moi-je » et « l’autre »

Le « moi-je », ou « Eric » (à remplacer par votre prénom),
résulte de ses histoire, éducation, expériences, relations, déceptions, etc.,
ainsi que du Système et du conditionnement reçu selon son rang social
(par exemple : dans la classe moyenne, il faut travailler,
obéir aux représentants de l’autorité, payer des impôts...,
alors que, chez les riches, il faut apprendre les bonnes manières
et comment détourner les lois pour payer un minimum d’impôts-pour-les-pauvres, etc.)


Le « Eric » a développé une personnalité,
celle affichée en société et aussi, celle de l’intérieure.
En l’intériorité de chacun, tout ce qui caractérise la personne,
et qui a été introjecté (comme les figures d’autorité, nos croyances,
nos identifications et imitations de comportement, etc.),
forme le « moi-je ».

Le « moi-je » est multiple, légion,
bien que, le plus souvent, deux ou trois prédominent ;
de la sorte, nous avons un « moi » autoritaire, un « moi » exigent,
un  « moi » sadique, gentil, méchant, docile, impétueux,
avide, jaloux, envieux, aimant, suppliant, lâche, etc.
Le « moi » change selon les circonstances, l’ambiance, la météo, etc.


« L’autre » en soi-même correspond à ce qui a "échappé" à l’éducation.

« L'autre » n’a pas de personnalité,
n’étant pas matière mais énergie.

Plus « moi-je » prête attention à « l’autre »,
plus « l’autre » prend corps – matière, consistance.

« L’autre-en-soi » reste sauvage (au sens d'indompté),
vierge de tout conditionnement, libre de toute emprise, influence,
et même de celle de « Eric ».

« L’autre » doit être approché avec douceur,
et nécessite d’être apprivoisé (par « moi-je »).

« L’autre » n’est ni gentil ni méchant, ni négatif ni positif,
puisqu’il n’est qu’énergie.
« L’autre » n’entre pas dans ces considérations.

« L’autre » est le revers du « moi-je », de tous les « moi »,
des diverses facettes-humeurs changeantes formant la personnalité.




L’ingérable « autre » et la société civilisée

Comme le Système ne se soucie que de la personnalité, du « moi-je »,
« l’autre » reste en état latent, de sous-développement, au plus profond de soi.

Tout ce que l’on rejette, dénie, méprise, maltraite, en soi-même,
va atteindre et encombrer, ensevelir, « l’autre ».
Par exemple : plus le « moi-je » est artificiel,
fonctionnant aux mensonges et faux-semblant,
plus « l’autre » devient dérangeant, puisqu’il est vérité.

Le Système actuel, l’entièreté de l’ordre socio-politico-religieux,
non seulement semble craindre cet « autre » en chacun,
mais paraît tout mettre en œuvre pour scinder nos intériorités.
Par exemple : Internet encourage à se créer de "nouvelles" personnalités,
sous pseudos, mettant en scène des motivations imaginaires
ou d’autres facettes de son « moi-je » idéal,
ce qui devient une distraction supplémentaire
nous tenant éloigné de « l’autre » en nous-mêmes.


Relation « moi-je » et « l’autre »

À chaque fois que « Eric » a plié, en famille et en société, pour s’activer,
en agissant à l’encontre de ses élans profonds
– pour plaire, convenir, faire plaisir, se sentir aimé,
pour réussir, s’adapter à sa condition, par devoir patriotique, etc. –,
à chaque fois, « Eric » a, par là-même, porté préjudice à « l’autre ».

Le sacrifice de « l’autre en soi-même »
laisse la personne dans un vide de ténèbres intérieures.
Terrible scission au fond de la personne qui, en niant « l’autre »,
rejette son âme ; et se met à servir les forces obscures.
Perte du sens de la vie, du vivant, du vibratoire, du sensible.

Il ne s’agit pas de combattre sa personnalité, le « Eric »,
car elle seule peut évoluer ici-bas, dans la matière,
pour s’y adapter, faire sa place et subvenir aux besoins du corps.
Néanmoins, pour maintenir un équilibre, la santé et la force,
« Eric » a besoin de « l’autre » qui l’inspire et l’oriente.

« L’autre » reste ce qu’il y a de plus préservé en chacun,
cette part de soi ayant même échappé aux désirs initiaux des parents.

« L’autre » correspond à l’original brut d'un « moi-je » formaté, raffiné.

Plus je développe un faux-moi, plus « l’autre » devient un ennemi, un démon.

Plus je me dis la vérité et tends à l'objectivité, plus je me rapproche de « l’autre ».

Les désirs, nombreux et contradictoires, proviennent du « moi-je ».
Revenir au désir essentiel, c’est se rapprocher de « l’autre ».

« L’autre » se tient à la source de soi.

« L’autre » n’a ni désir ni idée,
n’étant que volonté,
une volonté vibratoire qui dépasse le cadre de l’intellect calculateur.
Il ne s’agit donc pas de la volonté mentale, celle du « moi-je »,
mais d’une volonté « autre », tripale, instinctivo-intuitive,
un peu comme si une force, indépendante du « moi-je »,
agissait en prenant les commandes de notre personne.

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Liens
* Pas de vrai-moi sans l’autre (l'enseignement de Gurdjieff ayant inspiré ce texte)
* Être et persona (une façon différente de Gurdjieff d’aborder le sujet de « l’autre »)
* L’autre (en soi) ?
* Fonctionnement humain


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4 commentaires:

  1. Eric,
    La volonté vibratoire me parle bien.
    L'altérité qui met en mouvement.
    Ça donne envie de bien décoller de son corps, pour mieux s'y retrouver.
    Passe une bonne journée.
    Thierry

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  2. C'est très réaliste ces deux personnalités .... ça me parle bien

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