La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 24 janvier 2017

Ego creux

Une personne à l’âme creuse,
peut-elle être généreuse ?

Plutôt non, n’est-ce pas ?
Une personne dont la vie intérieure se limite à calculer ses revenus,
à prévoir ses prochains repas, vins, réussites et sauteries,
a-t-elle encore du cœur (au sens symbolique) ?

Tout au plus cruelle devient cette personne,
intentionnellement ou non.
Cruelle d’indifférence.
Dépourvue de respect et de compassion.
Absence totale de bonté (inconditionnelle).

Voie de l’insensibilité,
de la raison mécanique ego-centrée.

Cœur de marbre, âme atrophiée.

Il était une fois, en un lieu imaginaire et ténébreux,
des sortes d’humains, uniquement dans la forme,
se comportant telles des bêtes savantes mais inconséquentes,
qui fabriquaient des robots à leur image, convenue par statistiques,
avec l’idée et dans l’espoir que ces robots combleraient leurs insatiables appétits,
et pallieraient à leurs profonds sentiments d’insatisfaction et d’angoisse primitive.

Dans les faits, les robots ne firent que leur rappeler, chaque jour, 24h/24,
ce qu’ils idéalisaient être et comment ils devaient occuper leurs journées,
ce qu’ils devaient consommer et en quelle quantité, etc.,
ce qui eut pour résultat de conforter ces presque-humains
dans leurs idées préconçues et arrêtées sur le monde.

L’avidité devint norme, la manipulation et la corruption étaient monnaie courante.
L’indifférence s’imposa d’elle-même, question de ne pas gâcher les repas.

Ces humains inachevés soumirent le plus grand nombre d’entre eux,
en les culpabilisant d’être en vie et de pouvoir penser par eux-mêmes,
en leur faisant croire que la normalité était de se sentir creux et d’obéir,
en les conditionnant au devoir de travailler pour d’autoproclamés "supérieurs"
dorénavant servis et protégés par des robots n’organisant pas des grèves.
"Ils" inventèrent d’autres objets addictifs astucieux, fascinants,
qui eurent pour conséquences d’induire la masse des gens,
le peuple, à demander, eux-mêmes et d’une seule voix,
d’être astreins et dominés,
à condition qu’on leur laissât leurs joujoux et confort,
autrement ils revendiqueraient une autorisation pour manifester,
ce qui ferait désordre car les médias en feraient des gorges chaudes.

Egoland, je crois me rappeler que se nommait ce lieu anxiogène
où tout élan de vie se voyait aussitôt, soit souillé, soit détruit,
où la cruauté était devenue nécessité et la bonté, faiblesse.

Ces embryons hybrides stagnèrent au stade de « têtard humain »,
ne dit-on pas d’eux « et dire qu’ils avaient tout pour devenir humain » ?

Ils ne servirent plus qu’à remettre de l’huile dans les insondables rouages des robots,
leurs yeux immenses rivés en permanence sur divers écrans à consignes animées,
de suggestions subliminales à respecter les consignes, entre deux jolies pubs.

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